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Les biais cognitifs


 

COMPLEMENT AU COURS SUR L'EXPERIENCE

Un biais cognitif est une erreur soit dans la prise de décision, soit dans le comportement adopté face à une situation donnée, résultant d'une faille ou d'une faiblesse dans le traitement des informations disponibles. Ces biais influencent donc, de manière inconsciente, nos comportements et nos prises de décision au quotidien.


Les biais congitifs montrent à quel point notre expérience du monde et nos décisions sont nettement moins libres que l'on voudrait le croire.

Voici un répertoire de biais courants.


Sources :

- Wikipedia
- Robert-Vincent JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, Presses Universitaires de Grenoble, 2002.
- Normand BAILLARGEON Petit cours d’autodéfense intellectuelle, Lux éditeur, 2005.
- Luc de BRABANDERE et Anne MIKOLAJCZAK Petite Philosophie de nos erreurs quotidiennes, Eyrolles, 2009.


BIAIS AMNESIQUES

- Biais rétrospectif, ou distorsion rétrospective, cette inclination à juger a posteriori qu’un événement était probable ou prévisible, alors que rien dans le passé ne laissait prévoir de façon convaincante sa possibilité, et à désigner certains faits comme déterminants. Cette même inclination apparaît dans notre vie personnelle lorsque, face à un événement inattendu, nous disons : « Je le savais depuis le début ». Ce biais rétrospectif affecte non seulement notre jugement rétrospectif sur nos propres aptitudes mais aussi notre jugement sur la prédictibilité objective d'un événement : a posteriori, un événement semble objectivement plus probable qu'a priori.

- Effet de récence : Postman & Phillips (1965) et Glanzer & Cunitz (1966) ont présenté des listes de mots de différentes longueurs puis ont demandé à leurs sujets de rappeler les mots dont ils se souvenaient dans l'ordre qu'ils souhaitaient (rappel libre). Quand le rappel a lieu immédiatement, les premiers et les derniers éléments de la liste ont le plus de chance d'être rappelés tandis que peu de sujets se souviennent du milieu de la liste. Quand le rappel a lieu après 15 ou 30 secondes, seuls les éléments du début de la liste ont une forte probabilité de rappel.

- Effet de simple exposition : Décrit par Robert Zajonc (1968), l’effet de simple exposition se caractérise par une augmentation de la probabilité d'avoir un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. En d'autres termes plus nous sommes exposés à un stimulus (personne, produit de consommation, lieu) et plus il est probable que nous l'aimions.

- Effet de primauté : Au milieu des années 1940, le psychologue Solomon Asch a mis en évidence un effet de primauté, c'est-à-dire que l'information reçue en premier déterminerait plus l'impression que l'on a d'autrui que l'information reçue ensuite. Ce principe est également valable pour l'efficacité de la mémoire.

BIAIS DE JUGEMENT

- Biais d’ancrage, appelé aussi empreinte : comme lorsqu’on feuillette un livre distraitement, et qu’on tombe toujours sur les mêmes pages. Cette focalisation du cerveau sur la première valeur, le premier élément, le premier choix empêche les esprits d’apprécier l’incidence de nouveaux événements et de nouvelles situations, d’envisager d’autres choix.

- Biais d’attribution : les individus essayent continuellement d’apporter des raisons à tel ou tel comportement observé chez les autres, et en ce qui les concerne, de justifier leurs propres actions. Ils n’arrêtent pas d’expliquer ce qui se passe autour d’eux et pourquoi les gens font ce qu’ils font. Dans cette incessante recherche d’explications, ils distinguent les causes internes du comportement (personnelles) et les causes externes (situationnelles), une propension à expliquer le comportement des autres par les premières et le leur par les secondes. Ils ont ainsi tendance à se créditer des succès et à expliquer leurs échecs par des facteurs qui ne dépendent pas d’eux.
Exemple : lors d’un anniversaire, l’un des invités offre un cadeau modeste. On va soupçonner qu’il est un peu radin. En revanche, si notre propre cadeau n’est pas très reluisant, on aura tendance à se dire qu’on a fait ce qu’on a pu, la crise étant la crise…

- Biais d'auto-complaisance : désigne la tendance des gens à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d'eux (causes externes), afin de maintenir une image positive de soi. Cette notion a été créée par Dale T. Miller et Lee Ross (1975).
Par exemple, un individu justifiera l'obtention d'une bonne note à un examen en évoquant le travail qu'il a fourni, alors qu'il expliquera l'obtention d'une mauvaise note par la sévérité du correcteur.

- Biais d'immunité à l'erreur : consiste à ne pas voir ses propres erreurs ou à les considérer sous un angle tel qu’elles apparaissent comme anodines.

- Biais égocentrique : se juger sous un meilleur jour qu'en réalité

- Illusion de contrôle. Ce mécanisme consiste à nous persuader que nous disposons d’un pouvoir sur notre environnement, susceptible de nous éviter d’être exposés à cet événement négatif.
Exemple : des joueurs qui pensent être capables d’influer sur l’issue du jeu par leur habileté, leur expérience, leurs observations.

- Effet de halo ou effet de notoriété, est un biais cognitif qui affecte la perception des gens ou de marques. Il a été mis en évidence de manière empirique par Edward Thorndike en 1920[1] et démontré par Solomon Asch en 1946. Une caractéristique jugée positive à propos d'une personne ou d'une collectivité a tendance à rendre plus positives les autres caractéristiques de cette personne, même sans les connaître (et inversement pour une caractéristique négative). Cet effet pourrait par exemple avoir un rôle dans des phénomènes comme le racisme.

- Effet de simple exposition : Décrit par Robert Zajonc (1968)[1], l’effet de simple exposition se caractérise par une augmentation de la probabilité d'avoir un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. En d'autres termes plus nous sommes exposés à un stimulus (personne, produit de consommation, lieu) et plus il est probable que nous l'aimions.
Dans une expérience menée par Zajonc, des sujets sont exposés à des mots de sept lettres sans signification (iktitaf, kadirga, etc.) qu'on leur dit d'origine turque. La fréquence d'exposition des sujets aux mots varie de 0 à 25 fois, à la suite de quoi on leur demande si selon eux le mot désigne quelque chose de négatif, neutre ou positif. Les résultats montrent que les mots ayant été exposés un plus grand nombre de fois sont jugés de façon plus positive que ceux ayant été exposés moins souvent.

- Effet Dunning-Kruger — les moins compétents dans un domaine surestiment leur compétence, alors que les plus compétents ont tendance à sous-estimer leur compétence. Dunning et Kruger ont noté que plusieurs études antérieures tendaient à suggérer que dans des compétences aussi diverses que la compréhension de texte, la conduite d'un véhicule, les échecs ou le tennis, « l'ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance » (pour reprendre l'expression de Charles Darwin).

- Illusion de savoir : L'illusion de savoir est un biais cognitif (biais de jugement) faisant qu'un individu confronté à une situation en apparence identique à une situation commune, pour lui, réagit de façon habituelle, sans éprouver le besoin de rechercher les informations complémentaires qui aurait mis en évidence une différence par rapport à la situation habituelle.
Exemple : à l’achat d’une nouvelle télévision, ne pas lire le mode d’emploi et chercher sur la télécommande les mêmes fonctions que celles de la précédente. Cela conduit souvent à sous exploiter les capacités du nouvel appareil.

BIAIS DE RAISONNEMENT

- Biais de confirmation : Nous avons tous une tendance naturelle à rechercher les opinions et les faits qui confirment nos propres opinions et hypothèses et à ignorer ceux qui les infirment. Nous retenons les éléments qui nous confortent dans notre vision ou notre choix, les exemples qui nous arrangent par rapport aux contre-exemples qui nous dérangent. Si quelqu’un est persuadé qu’il y a une recrudescence d’accidents à la pleine lune, il remarquera les accidents qui se passent à la pleine lune, mais fera moins attention à ceux qui arrivent à d’autres périodes du mois. Dans un journal, on lit avec plus d’attention les articles avec lesquels on est d’accord ou, cas limite du biais de confirmation, on ne lit pas ce que l’on n’a pas envie de savoir, comme l’autruche qui met la tête dans le sable. Irions-nous alors jusqu’à dire que la lecture des journaux diminue la connaissance que nous avons du monde ?

- Biais de disponibilité Cette tendance consiste à utiliser de préférence des informations facilement disponibles, qui nous viennent le plus spontanément à l’esprit : les informations récentes, les éléments plus vivants, spectaculaires ou chargés d’émotions, les éléments bien connus, familiers.
Par exemple, en situation de stress intense, la panique peut faire prendre des risques inconsidérés sur la base d'une heuristique de disponibilité : une personne dans un immeuble en feu cherchera à descendre un escalier enfumé au lieu de se protéger et d'attendre les secours dans un appartement calfeutré. La représentation mentale de l'escalier comme une éventuelle voie de sortie est saillante et prend le pas sur d'autres éléments (comme la possibilité de fumées toxiques, etc.) qui devraient amener à reconsidérer cette option.

- Biais de conjonction : surestimer en même temps la probabilité d’apparition de deux événements par rapport à l’apparition de chaque événement seul.
Exemple : À la recherche d’un emploi, vous avez répondu à l’annonce d’une entreprise recrutant des vendeurs, en envoyant votre curriculum vitae et une lettre de motivation. Ces deux pièces seront examinées par quatre personnes. Pour être convié à un entretien, il vous faut deux avis favorables sur quatre, sur le CV et sur la lettre. Vous apprenez que deux personnes sur quatre ont jugé favorablement votre CV, idem pour votre lettre de motivation. Vous pensez donc que deux recruteurs jugent votre candidature convaincante et vous êtes sûr de votre coup. Mais vous apprenez que vous n’êtes pas retenu et votre déception est grande. Vous vous êtes trompé ! Vous aviez seulement 25 % de chances d’être retenu, car il aurait fallu le concours de circonstances suivant : deux personnes qui donnent chacune un avis favorable sur le CV et sur la lettre et deux personnes qui n’ont apprécié ni l’un ni l’autre, c’est-à-dire un seul scénario sur les quatre possibles.

- L’effet râteau. Tout se passe comme si l’homme « ratissait » le hasard pour lui donner une cohérence, une organisation. Ce qu’on appelle « loi des séries » est en fait un étonnement né du choc entre l’idée que l’on se fait du hasard et ce qu’est vraiment le hasard.

- Biais de familiarité : faire davantage confiance à ce qui nous est connu, penser que l’on comprend mieux ce qui nous est proche et familier, lui donner plus de poids. Par exemple, la Joconde de Léonard de Vinci est souvent en tête de la liste des plus chefs d’œuvre de la peinture. Indépendamment de la qualité du tableau, cette suprématie est liée au fait que c’est des tableaux les plus célèbres du monde.

- Biais de la fréquence : Nous regardons dans le détail quelque chose qui nous apparaît comme rare, et voyons sans entrer dans le détail quelque chose qui représente le banal, alors qu’il est tout aussi rare. On appelle ce phénomène l’illusion du joueur. Nos représentations de la rareté et de la banalité faussent notre évaluation des probabilités.
Exemple : On vous présente deux mains de treize cartes à jouer : six cœurs et sept piques dans la première ; des cartes de chaque sorte dans la deuxième. Au premier regard, le joueur de cartes verra d’un côté un jeu exceptionnel, et de l’autre, un jeu médiocre – du genre de celui qu’il a tout le temps –, et si on lui pose la question, il désignera presque à coup sûr la deuxième main comme la plus probable. Or, rationnellement, la chance d’avoir la première distribution des cartes est identique à la chance d’avoir la deuxième.

- Biais d'appariement : consiste à se focaliser sur les items cités dans l'énoncé. Cette tendance systématique est très souvent utile, puisque la plupart du temps, ce qui est cité est aussi ce qui est pertinent. Cependant, dans certaines situations, les items cités amènent justement à faire une erreur. Cette situation-piège est clairement illustrée dans la célèbre Tâche de sélection de Wason :
quatre cartes comportant un chiffre sur une face et une lettre sur l’autre sont disposées à plat sur une table
E 7 6 J
La règle est la suivante : si une carte présente une voyelle sur une face, elle porte un chiffre pair au dos. Quelle(s) carte(s) devez-vous retourner pour vérifier que la règle s’applique à ces cartes ? La plupart des personnes examinent la carte E. C’est correct. Un grand nombre retourne aussi la carte 6 et une grande partie oublie la carte 7. Si vous avez agi de même, vous vous êtes trompés. La carte 6 ne permet pas en effet de vérifier la règle car, s’il y a une consonne au dos, la règle tient malgré tout. Par contre, si la carte 7 porte une voyelle au dos, la règle ne tient plus. Le choix de la carte 6 plutôt que de la carte 7 constitue un biais cognitif de confirmation ou de vérification : les personnes testées ont plus tendance à chercher une vérification qu’une réfutation de la règle.

- Biais de cadrage : la manière dont on pose la question va déterminer un choix. Si l’on demande à quelqu’un s’il préfère un steak qui a 75% de viande maigre ou un steak qui a 25% de viande grasse, la plupart des individus préfèreront la première solution, alors que c’est exactement le même steak. Et quand elles goûtent vraiment ces deux hamburgers – identiques –, celui contenant 75 % de viande maigre leur semble vraiment meilleur !
Noter que les analogies produisent des biais importants car elles déterminent la manière de penser en enfermant la réflexion dans un cadre.

- Biais de représentativité : fonctionne sur des stéréotypes (surtout liés à des individus et aux tâches qu’ils peuvent réaliser) : les filles aiment le rose, les garçons le bleu…

- La Dissonance cognitive est un concept de psychologie élaboré par Leon Festinger en 1957 dans son livre "L'Échec d'une prophétie". Selon cette théorie, l'individu en présence de cognitions (« connaissances, opinions ou croyances sur l’environnement, sur soi ou sur son propre comportement » ) incompatibles entre elles, éprouve un état de tension désagréable : c'est l'état de « dissonance cognitive ». Dès lors, cet individu mettra en œuvre des stratégies inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif. Ces stratégies sont appelées « modes de réduction de la dissonance cognitive ». Une de ces stratégies pour réduire la dissonance cognitive consiste à modifier ses croyances, attitudes et connaissance pour les accorder avec la nouvelle cognition, il est appelé « processus de rationalisation ». La version classique de cette idée est exprimée dans la fable d'Esope, "le renard et les raisins". Un renard affamé aperçut une grappe de raisins qui pendait d'une vigne grimpante et voulut la cueillir, mais n'y parvint pas car elle était trop haute perchée. Il s'éloigna donc en se disant : " De toutes façons, ces raisins étaient trop verts ". De même certains hommes, quand leur propre faiblesse les empêche d'arriver à leurs fins, se consolent en s'en prenant aux circonstances.

- L’Effet rebond : L'effet rebond a été décrit initialement par Daniel Wegner et systématisé dans un article majeur en 1992 (« Ironic process theory »). Dans une de ses expériences principales, il démontre que lorsqu'on demande aux sujets de supprimer volontairement un stéréotype ou une pensée (« thought suppression »), ce stéréotype ou cette pensée revient en force plus tard, lorsqu'on cesse de le supprimer.
On présente la photo d'un skinhead et on demande à tous les sujets de décrire la vie quotidienne de cette personne. À la moitié des sujets (G1), on demande de faire attention à ne pas donner de réponses stéréotypées, tandis que l'autre moitié (G2) ne reçoit pas cette consigne de suppression. Dans un deuxième temps, on montre aux sujets la photo d'un autre skinhead. Cette fois, on demande simplement à tous les sujets de décrire la vie quotidienne de cette personne (pas de consigne d'inhibition).
Les résultats montrent que dans la description du premier skinhead, conformément à la consigne, le groupe G1 donne des réponses moins stéréotypées que le groupe contrôle (G2). Cependant, lors de la description du deuxième skinhead, les sujets qui auparavant avaient eu la consigne de suppression (G1) décrivaient la vie quotidienne de ce nouveau skinhead de manière beaucoup plus stéréotypée que le groupe G2 (dont la description n'a que peu varié par rapport à celle du premier skinhead).

- Illusion des séries : L'illusion des séries (en anglais Clustering illusion) est la tendance à percevoir à tort des coincidences dans des données au hasard. Cela est dû à la sous-estimation systématique par l'esprit humain de la variabilité des données.

- Réification du savoir : La réification consiste à transformer ou à transposer une abstraction en un objet concret, à appréhender un concept, comme une chose concrète. Le terme est aussi employé à propos des personnes vivantes. On parle de réification du savoir en pédagogie, de façon essentiellement péjorative, pour décrire l'habitude des enseignants et élèves de considérer les objets d'un apprentissage comme existant par eux-mêmes, qui doivent être transmis, acquis, emmagasinés et restitués aussi fidèlement que possible lors des tests de connaissance ou contrôles.

BIAIS LIES A LA PERSONNALITE

- Biais culturel : C'est le fait pour une personne de juger et interpréter les choses, les phénomènes, les évènements, les problèmes ou opportunités, les prises de position ou de décision de telle(s) ou telle(s) autre personne(s), etc. à partir uniquement de ses propres références culturelles. Par exemple une personne de culture occidentale aura tendance à penser que, lors d'un enterrement, les personnes s'habillent universellement en noir, alors même que dans la culture orientale, et plus particulièrement dans l'islam, la mort est au contraire symbolisée par le blanc.

- Désir de consensus : pousse les individus à aller dans le sens des décisions prises par le groupe.

- Biais du statu quo : nous avons tendance à laisser les choses telles qu’elles sont, à nous accrocher à ce que nous possédons ou à nous en tenir à ce que nous savons. Nous préférons garder quelque chose que nous possédons plutôt que le changer, tout changement nous apparaissant comme apportant plus de risques que d’avantages possibles.

Exemple : un jeu télévisé très simple des années 1990. Vous êtes face à trois portes. Derrière l’une d’elles se trouve une voiture que vous avez la possibilité d’emporter si vous désignez la bonne porte, et derrière les deux autres, des chèvres. Vous indiquez une porte mais, avant de voir si vous avez gagné la voiture, l’animateur – qui sait tout – ouvre une autre porte qui cache une chèvre. Il vous demande alors si vous voulez modifier votre choix. Que faites-vous ? La tendance serait au statu quo, puisque vous passez apparemment d’une chance sur trois à une chance sur deux de gagner le véhicule. Eh bien non ! En modifiant votre choix, vous avez plus de chances de partir avec la voiture… Pourquoi ? En choisissant la première fois, vous aviez une chance sur trois d’ouvrir la bonne porte, et donc deux chances sur trois de vous tromper. Cela admis, cette probabilité de vous tromper reste la même si vous restez sur votre position, quelle que soit l’intervention de l’animateur. Par contre, grâce à l’intervention de l’animateur, les chances de gagner la voiture augmentent, passant de une sur trois à deux sur trois. Vous ne pourrez profiter de cette plus grande probabilité que si vous choisissez d’ouvrir la porte restante. Vous aurez donc toujours raison de changer d’avis !

- Biais linguistique — ou hypothèse Sapir-Whorf selon laquelle les caractéristiques d'une langue influent sur la cognition de ceux qui la parlent